En Guyane, un projet d’innovation baptisé « La Fibre Tropicale » s’apprête à transformer la manière de construire sous climat équatorial. Financé par l’État dans le cadre du programme France 2030 et opéré par l’ADEME, il vise à développer des matériaux isolants biosourcés et géosourcés à partir de ressources locales. L’objectif est de réduire la dépendance aux importations tout en concevant des architectures à faible impact environnemental.
Mené à Cayenne, le projet s’étendra sur 4 ans à partir de septembre 2025, pour un budget total de 775 000 euros, dont 703 000 euros de subvention publique. Porté par l’association AQUAA, il s’appuie sur les fibres tropicales disponibles sur le territoire – bagasse de canne, coco et bananier – afin de concevoir de nouveaux matériaux isolants et structurels, adaptés aux contraintes des zones humides et chaudes.
Au-delà de la recherche scientifique, « La Fibre Tropicale » entend stimuler la création d’emplois non délocalisables et structurer de nouvelles filières de production locales. Les travaux porteront sur la caractérisation des fibres, la mise au point d’associations terre/fibres, puis la fabrication et les essais normalisés de briques de terre comprimée et d’isolants thermiques. À terme, la production de fiches techniques certifiées permettra d’assurer la fiabilité, l’assurabilité et la prescription de ces matériaux dans la construction courante.
Ce programme s’inscrit pleinement dans une démarche de construction circulaire et bas carbone, en valorisant des ressources naturelles peu exploitées. En réduisant les émissions liées au transport et à la fabrication des matériaux importés, il contribue directement aux objectifs climatiques et énergétiques nationaux.
Si les résultats sont concluants, les matériaux issus du projet pourront être utilisés dans d’autres territoires de la bande intertropicale disposant de ressources similaires. Une initiative qui positionne la Guyane comme un territoire pilote de l’innovation tropicale durable.
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