Voltalia et Triton inaugurent deux projets majeurs soutenus par l’AFD à Sinnamary : À l’occasion de la Journée mondiale de l’énergie, la Guyane s’affirme comme le territoire français le plus avancé dans la transition énergétique. Avec près de 70 % de son électricité issue de sources renouvelables, elle vise l’autonomie énergétique d’ici 2033, un objectif inscrit dans sa Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la première en France à viser un mix 100 % décarboné.
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Une transition construite au plus près du territoire
Isolée du réseau national et marquée par une croissance démographique soutenue, la Guyane a fait de ses contraintes un levier d’innovation. Son électricité repose aujourd’hui à 60 % sur l’hydraulique, 6 % sur le photovoltaïque et 5 % sur la biomasse. Ces ressources locales — soleil, eau, bois — alimentent une stratégie énergétique ancrée dans le territoire.
Ce modèle territorial séduit par son pragmatisme : il combine valorisation des ressources naturelles, économie circulaire et innovation industrielle. Un équilibre que l’Agence française de développement (AFD) accompagne dans le cadre de sa démarche MondeEnCommun, en soutenant les opérateurs responsables engagés pour un développement durable en Amazonie française.
À Sinnamary, un pôle scierie et énergie exemplaire
Le 17 octobre, deux projets emblématiques ont été inaugurés à Sinnamary : l’unité de valorisation du bois Triton et la centrale biomasse Sinnamary Biomasse Énergie (SBE), fruit d’un partenariat entre Voltalia et Triton.
Le projet Triton exploite le bois ennoyé du lac de Petit-Saut, immergé depuis la mise en eau du barrage. Ce bois, longtemps inutilisé, devient aujourd’hui bois d’œuvre ou bois-énergie, suivant sa qualité.
« C’était une évidence d’utiliser le bois dont les essences ne peuvent être valorisées en bois d’œuvre de la façon la plus noble qu’il soit », explique Élodie Delonca, directrice générale de Triton.
Ce processus alimente directement la centrale SBE, la plus puissante de Guyane avec 10,5 MW installés. Alimentée par les bois impropres à la transformation, elle couvre 8 % de la consommation du littoral guyanais, soit l’équivalent de 80 000 habitants, tout en générant 90 emplois locaux pérennes pour une durée d’exploitation prévue de 25 ans.
Un modèle d’économie circulaire durable
La synergie entre Triton et SBE illustre une économie circulaire à deux piliers : les essences nobles deviennent du bois d’œuvre, tandis que les bois non exploitables sont transformés en énergie.
Cette approche, associée à un suivi environnemental rigoureux, garantit la durabilité du projet : les zones de récolte sont régulièrement actualisées et excluent strictement les zones touristiques, les nids d’oiseaux et les catiche de loutres.
« Après treize ans de développement, ce projet illustre la mobilisation des acteurs locaux : élus, services de l’État, acteurs du secteur de l’énergie et du bois, financiers », souligne Arnaud Flament, directeur de Voltalia Guyane.
Source : AFD