GUADELOUPE. L’index BTP reste stable à +0,2 % en août 2025

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Index BTP

L’index guadeloupéen du bâtiment et des travaux publics progresse légèrement de +0,2 % en août 2025, atteignant 101 points selon la CERC Guadeloupe. Une variation minime qui, derrière les apparences, révèle des tensions durables : la hausse du coût des matériaux, du fret et de l’énergie continue d’alimenter la pression sur les chantiers.

Une stabilité en surface, des contrastes en profondeur

En août, le BTP guadeloupéen affiche une stabilité trompeuse. L’index général évolue de +0,2 % sur un mois et +1,5 % sur un an, traduisant un certain équilibre global, mais les sous-postes racontent une autre réalité.

Le bâtiment reste stable à 100,6 points, tandis que le second œuvre enregistre une hausse de +0,7 %, tirée par les revêtements, les installations électriques et la plomberie.

Le gros œuvre, en revanche, stagne autour de 100,5 points, reflet d’une activité ralentie sur les chantiers de structure.

Dans les travaux publics, la tendance est plus dynamique : +0,4 % sur le mois, +1,9 % sur un an. Les postes liés à l’assainissement et à la signalisation progressent fortement (+2,1 % et +1,4 %), traduisant la reprise des programmes de voirie et d’entretien du réseau.

Le CERC résume la situation ainsi : « L’index guadeloupéen général du bâtiment et des travaux publics continue de montrer des signes de stabilité … cependant une légère augmentation est à signaler concernant notamment les matériaux de construction. »

Matériaux : un moteur de hausse toujours actif

Les matériaux de construction demeurent le principal moteur de variation. En moyenne, ils augmentent de +0,5 % en août, soit +0,8 % depuis décembre 2024. Mais cette moyenne masque des disparités impressionnantes.

Les sables, d’abord, s’envolent : +1,2 % sur un mois et +19,2 % depuis la base, avec un record de +86,6 % pour le sable de tranchée. Les ciments gagnent +1,2 %, tandis que les ouvrages préfabriqués en béton atteignent +7,8 %.

Les plâtres progressent également (+9 % sur un an), signalant une tension sur les produits de finition.

En revanche, les matériaux bois et certains produits finis s’essoufflent : les bois exotiques reculent de −3,7 %, les portes coupe-feu chutent de −13,6 %, et les carrelages grès émaillés perdent près de −12,4 %.

Ces baisses n’équilibrent pas pour autant les hausses massives des produits lourds et importés.

Selon la CERC Guadeloupe : « Les contributions peuvent être, en valeur absolue, supérieures à la variation de l’index puisqu’un taux de croissance peut être positif ou négatif. Des compensations s’effectuent alors entre variations positives et négatives. »

Cette remarque méthodologique illustre bien la réalité : les hausses des matériaux minéraux absorbent les baisses de certains produits secondaires, maintenant la courbe générale dans le vert.

Énergie et transport : la double contrainte insulaire

Deux autres postes aggravent la facture : l’énergie et le transport, dont les coûts demeurent élevés.

Depuis la base de décembre 2024, l’énergie augmente de +5,7 %, portée par les carburants (+6,5 %), avec des pics à +6,6 % pour le gasoil et +4,6 % pour l’essence. L’électricité et l’eau, quant à elles, restent stables, mais ne compensent pas les hausses liées au fret maritime.

Le transport affiche lui aussi une progression soutenue : +5,5 % depuis la base. Les déplacements terrestres bondissent de +10,8 %, le transport maritime de +4,5 %.

Ces chiffres traduisent la dépendance structurelle de la Guadeloupe à ses importations de matériaux, dont chaque conteneur pèse sur le coût final du chantier.

La logistique insulaire devient ainsi un facteur déterminant des marges : entre délais portuaires, hausse des carburants et rareté des intrants, les entreprises locales voient leurs coûts de production se tendre malgré la stabilité apparente des index.

Des signaux divergents entre bâtiment et travaux publics

Le secteur du bâtiment reste en équilibre, avec des hausses légères mais continues sur les matériaux de second œuvre : revêtements céramiques (+2,4 %), installations électriques (+2,3 %), climatisations collectives (+0,8 %).

En revanche, certains lots techniques reculent, comme les peintures (−0,7 %) ou les menuiseries bois (−0,5 %).

Les travaux publics, eux, profitent d’une relance partielle des opérations publiques. Le génie civil progresse de +1,6 % sur un an, les travaux spécialisés de +3 %, et la signalisation routière enregistre une hausse spectaculaire de +9,3 %.

Ces évolutions confirment la reprise des chantiers d’infrastructures, en particulier dans la voirie, les réseaux et les aménagements de sécurité.


Index BTP

Consulter l’Index BTP n°8, août 2025 publié par la CERC Guadeloupe ici.

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