Crise du logement : le Mouvement Hlm réclame une mobilisation nationale avant le budget 2026

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Crise du logement

À la veille du Congrès Hlm, le Mouvement Hlm a lancé un nouvel appel, le 17 septembre 2025, pour faire du logement une véritable priorité nationale. Face à une crise qui s’aggrave d’année en année, l’Union sociale pour l’habitat met en garde contre les conséquences sociales et économiques d’un manque d’action politique, et réclame des mesures fortes dès le budget 2026.

Une crise structurelle aux conséquences massives

Le diagnostic dressé est sans appel : près de 3 millions de ménages attendent aujourd’hui un logement social adapté à leurs besoins. Selon les chiffres officiels, au 30 juin 2025, le Système national d’enregistrement recensait 2,87 millions de demandes, dont près d’un tiers concernent des mutations.

La crise touche particulièrement les jeunes actifs et les étudiants, incapables de trouver un logement abordable, mais aussi les familles monoparentales et les personnes seules qui représentent près de 80 % des primo-demandeurs.

Pour ces publics fragilisés, le logement n’est plus seulement une difficulté, il devient un frein à l’emploi, à la mobilité et à l’insertion sociale. Le coût croissant du logement, combiné à l’érosion du pouvoir d’achat, renforce ce sentiment d’impasse.

Les causes d’un blocage durable

Le Mouvement Hlm pointe une série de facteurs qui nourrissent la crise :

  • l’abandon d’une politique ambitieuse de construction sociale,
  • l’instabilité chronique des aides à la rénovation énergétique,
  • la hausse vertigineuse des coûts de construction,
  • la hausse continue des taux d’intérêt,
  • la réduction des dispositifs d’accession sociale à la propriété,
  • la transformation de logements familiaux en hébergements touristiques, qui réduit l’offre disponible dans les zones tendues.

Ces causes s’additionnent et alimentent un cercle vicieux : la demande explose tandis que l’offre se contracte.

Des efforts réels mais encore insuffisants

Malgré des finances contraintes, les organismes Hlm annoncent pour 2025 un programme ambitieux : 100 000 nouveaux logements sociaux doivent être produits et 125 000 logements rénovés sur le plan énergétique.

Ces chiffres traduisent une mobilisation réelle des bailleurs sociaux. Pourtant, le Mouvement Hlm le reconnaît : cet effort, aussi considérable soit-il, ne suffira pas à combler l’écart avec les besoins ni à répondre aux objectifs fixés par la loi Climat et Résilience.

La réduction du parc énergivore et l’adaptation du bâti aux normes environnementales représentent des défis colossaux, impossibles à relever sans moyens supplémentaires.

Des finances fragilisées depuis 2018

L’équation financière des bailleurs reste précaire. La Réduction de loyer de solidarité (RLS), imposée en 2018 pour compenser la baisse des APL, continue de peser lourdement sur leurs capacités d’investissement. À cela s’ajoute la hausse du taux de TVA appliquée à une large part des constructions neuves, qui renchérit mécaniquement le coût des opérations.

Pour redonner de l’air au secteur, le Mouvement Hlm demande la suspension de la RLS et l’ouverture de 700 millions d’euros supplémentaires d’autorisations d’engagement au Fonds national d’aides à la pierre. Cet apport budgétaire viserait à relancer la production et à accélérer la rénovation du parc social.

L’inquiétude grandissante autour de l’ANRU

Au-delà de la production et de la rénovation, la question du financement de la transformation urbaine préoccupe. L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) est dotée d’une enveloppe de 12 milliards d’euros pour le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) à horizon 2034.

Mais la contribution de l’État, fixée à 10 % de cette enveloppe, tarde à être versée : fin 2025, seuls 13 % auront été débloqués, contre 35 % pour Action Logement et 47 % pour les bailleurs sociaux.

Cette fragilité budgétaire fait peser un risque sur les projets de transformation des quartiers, notamment dans les territoires ultramarins, où les besoins en rénovation urbaine et en requalification du bâti ancien sont immenses.


Crise du logement

Consulter le communiqué de presse de l’Union sociale pour l’habitat ici.


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