Clos Belle Humeur : un premier modèle concret de logement abordable en GUYANE

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L’ENTRÉE DU PROJET CLOS BELLE HUMEUR À MACOURIA. (c)SIFAG

À Macouria, les premiers logements témoins de l’opération Clos Belle Humeur ont accueilli une visite officielle qui ne laisse aucun doute : la Guyane franchit une étape importante dans la production de logements abordables. Autour du préfet, des représentants du MEDEF, de la FNTP, de la FRBTP et des élus locaux, la SIFAG a présenté un programme attendu depuis longtemps, pensé pour répondre à une réalité simple mais brutale : le logement manque, les prix s’envolent et les salariés sont en première ligne.

Un territoire sous tension : pourquoi ce projet compte autant

La Guyane affronte l’une des crises du logement les plus vives de France. Les loyers grimpent à des niveaux inaccessibles, jusqu’à 30 % au-dessus du marché dans certains segments, et de nombreux salariés vivent dans une précarité résidentielle silencieuse. Les communes urbaines et périurbaines, comme Macouria, subissent de plein fouet la pression démographique. Dans ce contexte, les “dents creuses” ne se remplissent pas seules : sans opérateur dédié, l’offre ne suit pas. C’est précisément là que le projet prend tout son sens.

Le modèle SIFAG : un opérateur ancré et structurant

La SIFAG, filiale d’Action Logement et de l’EPFAG, n’est pas un acteur isolé. Son rôle s’inscrit dans un écosystème où se croisent entreprises, collectivités, services de l’État, concessionnaires et acteurs économiques.

Le MEDEF a participé à sa création, tandis que des partenaires comme la DRFIP, la CEPAC, EDF ou la SGDE accompagnent l’opération. Cette articulation public-privé change l’équation : elle réduit les délais, sécurise les financements et permet de bâtir du logement de qualité tout en maîtrisant les coûts.

Clos Belle Humeur : une opération en chiffres clés

Le programme présenté à Macouria montre concrètement ce que peut produire cette nouvelle organisation.
En voici les marqueurs :

Environ 44 logements, qui logeront plus de 150 personnes dès leur livraison prévue début 2026.

Des loyers 30 % en dessous du marché, avec un exemple marquant : 1 210 euros pour un T4 de 95 m² avec jardin, un niveau quasi introuvable aujourd’hui pour un logement familial de cette surface.

Près de 10,3 millions d’euros déjà investis en Guyane pour cette opération seule.
Et surtout, une trajectoire d’investissement portée à 25 millions d’euros par an dès 2026, signe d’un déploiement accéléré de la production immobilière.

Le chantier s’inscrit dans un temps long : 3 ans de travail intensif, dont 2 ans depuis la pose de la première pierre le 9 novembre 2023. Ce temps patient mais maîtrisé permet aujourd’hui d’être à l’étape la plus concrète : la visite des logements.

Une conception pensée pour durer : matériaux, biodiversité, culture

Le programme ne se limite pas à la construction. Il intègre des choix techniques et culturels qui traduisent une vision plus large de l’habitat. Le bois utilisé provient de Guyane. Les essences végétales choisies sont locales, adaptées au milieu et inscrites dans un accord-cadre signé avec l’ADEME. Les espaces boisés existants sont conservés autant que possible pour respecter la biodiversité.

La dimension culturelle n’est pas oubliée : la charte “1 immeuble, 1 œuvre” permet à des artistes guyanais de signer les lieux. Ce parti pris donne à chaque bâtiment une identité propre, tout en soutenant la création locale.

Un levier pour la filière BTP locale

Clos Belle Humeur mobilise des entreprises du BTP guyanais. Cette volonté d’embaucher local irrigue le territoire : emplois directs, commandes publiques injectées dans l’économie guyanaise, valorisation du savoir-faire local. En renforçant la filière, l’opération contribue aussi à structurer les compétences nécessaires à la production future de logements. Cette dynamique est essentielle dans un territoire où la construction doit rattraper un retard structurel.

Pourquoi ce programme fait figure de démonstration

Le projet prouve qu’il est possible de produire des logements abordables, durables et de qualité en Guyane, dans des délais réalistes et avec un modèle économique viable. Il montre également que l’alliance entre Action Logement, l’EPFAG et les acteurs économiques locaux peut constituer un levier puissant pour redresser un marché en tension.

Sa force réside dans cette combinaison : du foncier maîtrisé, des partenaires alignés, un investissement massif et une vision qui dépasse la seule construction. Pour les salariés, l’enjeu est concret : accéder à un logement digne, dans un territoire où l’offre ne suit plus la demande. Pour les entreprises, c’est un facteur d’attractivité indispensable.


source : SIFAG

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