Climat et logement social : la Caisse des Dépôts accentue ses investissements en 2024

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En 2024, la Caisse des Dépôts a renforcé son rôle d’investisseur public avec plus de 28 milliards d’euros mobilisés. Son rapport annuel met en avant trois priorités : accélérer la transition écologique, développer le logement social et soutenir la résilience des territoires face au changement climatique. Dans ce cadre, les Outre-mer occupent une place particulière, entre urgence sociale et nécessité d’anticiper des risques climatiques déjà bien réels.

Un acteur financier de poids national

La Caisse des Dépôts a confirmé en 2024 sa place de premier investisseur public avec un bilan de 1 388 milliards d’euros et un résultat net de 5,1 milliards. Son rôle central repose en grande partie sur la gestion de l’épargne réglementée, qui représente 398 milliards d’euros centralisés au Fonds d’épargne.

Ces ressources ont permis de prêter 20,9 milliards d’euros en faveur du logement social et de financer la construction ou la rénovation de plus de 123 000 logements à l’échelle nationale.

Ce socle financier, puissant et stable, constitue un levier essentiel pour les territoires ultramarins où les besoins en matière d’habitat, de transition énergétique et d’infrastructures demeurent considérables.

Adaptation climatique : le volet littoral et Outre-mer

La lutte contre le changement climatique a occupé une place prioritaire dans l’action de la Caisse des Dépôts en 2024, notamment à travers la mise en œuvre du plan d’adaptation des littoraux et des Outre-mer. Ce dispositif, adopté fin 2023, a franchi une nouvelle étape en 2024 avec l’accompagnement de trente-trois territoires, pour un montant de sept millions d’euros en ingénierie.

Les projets soutenus couvrent des enjeux critiques tels que la protection du littoral, la prévention de la submersion marine, la gestion des ressources en eau et la préservation de la biodiversité.

Le rapport souligne que ces actions s’inscrivent dans une logique d’anticipation face aux risques climatiques majeurs. Dans les territoires ultramarins, cela se traduit par des études d’ingénierie sur la consolidation de digues, la protection de quartiers urbanisés exposés à l’érosion côtière, ou encore l’aménagement de zones tampons pour limiter les inondations.

À Saint-Pierre-et-Miquelon, le travail engagé illustre la pertinence de cette approche. Dans les DOM, la combinaison de cyclones de plus en plus intenses et de la montée du niveau de la mer rend indispensable une stratégie durable pour sécuriser les infrastructures et préserver les habitats côtiers.

Investissements ciblés dans les Outre-mer

En 2024, plusieurs interventions spécifiques ont marqué l’action de la Caisse des Dépôts dans les territoires ultramarins. À Mayotte, la réponse au cyclone CHIDO a mobilisé 600 millions d’euros afin de soutenir la reconstruction, notamment dans les secteurs du logement, de l’eau et de l’énergie. Cette mobilisation exceptionnelle illustre le rôle de la CDC comme acteur réactif dans les situations d’urgence climatique et sociale.

En Martinique, l’établissement a octroyé un prêt de 31 millions d’euros au Grand Port Maritime. Cet appui financier vise à accompagner la transition écologique et la modernisation des infrastructures logistiques portuaires, essentielles à l’activité économique de l’île.

À La Réunion, la CDC a déployé le dispositif Prêt Relance, qui a permis de soutenir près de cent entreprises locales à hauteur de 28 millions d’euros, dont 14 millions via Bpifrance. Cette intervention a contribué à renforcer la résilience du tissu économique réunionnais dans un contexte marqué par la conjoncture internationale et la nécessité de consolider la reprise.

Aucune mention spécifique n’apparaît pour la Guadeloupe et la Guyane dans le rapport 2024. Cependant, ces territoires sont intégrés dans le périmètre du plan littoral et Outre-mer, qui vise à accompagner leurs collectivités dans les stratégies d’adaptation climatique.

Logement social et rénovation, une priorité partagée

Le logement constitue un pilier de l’action de la Caisse des Dépôts. En 2024, l’établissement a financé plus de 123 200 logements sociaux et très sociaux, soit une progression de 34 % par rapport à 2023. Le parc géré par CDC Habitat a dépassé les 560 000 logements, confirmant son statut de premier bailleur en France.

Ces chiffres nationaux prennent une résonance particulière pour les départements et régions d’Outre-mer, où la crise du logement est plus aiguë. Les taux de surpeuplement y dépassent souvent 20 %, contre environ 7 % en moyenne hexagonale, et près d’un logement sur cinq est considéré comme indigne selon la Fondation Abbé Pierre. Dans ce contexte, l’action de la CDC dans la construction et la rénovation devient un levier essentiel.

Les programmes nationaux portés par la CDC, tels que la rénovation énergétique des établissements scolaires via EduRénov ou le développement de logements intermédiaires, pourraient jouer un rôle décisif. L’engagement de financer 75 000 logements intermédiaires dans les prochaines années est particulièrement attendu dans les DOM, où les classes moyennes peinent à accéder à une offre adaptée entre logement social saturé et marché privé coûteux.

Transition énergétique et infrastructures

La Caisse des Dépôts a fortement investi dans la transition énergétique en 2024. Au total, elle a contribué au financement de 3 556 mégawatts de capacités en énergies renouvelables et soutenu l’installation de 54 865 bornes de recharge pour véhicules électriques.

Des projets d’envergure comme SOLARHONA, doté de 100 millions d’euros, ou le programme de centrales photovoltaïques REDEN, représentant 900 mégawatts de puissance, illustrent cette orientation stratégique.

Pour les Outre-mer, ces dynamiques sont particulièrement importantes. L’insularité et la dépendance aux énergies fossiles importées rendent l’intégration des renouvelables indispensable.

Mais cette intégration se heurte à des contraintes spécifiques : réseaux électriques de petite taille, forte intermittence de la production solaire, et coûts de production deux à trois fois plus élevés qu’en métropole. Le développement de solutions de stockage, comme les batteries de grande capacité, et l’optimisation de la gestion de la demande deviennent incontournables.

Dans ce contexte, l’appui de la Caisse des Dépôts s’inscrit non seulement dans une ambition environnementale, mais aussi dans une logique de sécurisation économique et sociale pour des territoires où l’énergie conditionne directement le coût de la vie.


Consulter ici le RAPPORT ANNUEL 2024 du groupe Caisse des Dépôts


 

Les chiffres du rapport confirment une tendance : la Caisse des Dépôts assume un rôle de pivot dans la transformation des territoires. Pour les Outre-mer, ces investissements ne relèvent pas seulement d’une ambition nationale, mais d’un impératif concret pour améliorer le cadre de vie et renforcer la résilience locale.

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