Budget 2026 : l’USH dénonce un désengagement inédit de l’État envers le logement social !

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Présenté le 14 octobre en Conseil des ministres, le projet de loi de finances pour 2026 suscite une vive inquiétude dans le secteur du logement social. L’Union sociale pour l’habitat (USH) alerte sur un niveau de prélèvements record qui fragilise la capacité d’investissement des bailleurs sociaux et sur un désengagement sans précédent de l’État, notamment en OUTRE-MER.

Des ponctions historiques sur les organismes Hlm

Selon l’analyse de l’USH, les autorisations d’engagement du programme 109 (APL) passeraient de 16,713 milliards d’euros en 2025 à 16,112 milliards d’euros en 2026, soit une baisse de 601 millions d’euros.

Cette diminution serait directement liée à la hausse de la RLS (Réduction de loyer de solidarité), mécanisme imposé depuis 2018 pour compenser la baisse des dépenses publiques. En clair, les bailleurs continuent de financer à la place de l’État.

Après une légère accalmie en 2025, le PLF 2026 marque un retour à une politique de ponction. L’USH dénonce une mesure « improductive » qui pèse lourdement sur les capacités d’entretien et de construction du parc social.

Un désengagement massif du financement public

L’organisation souligne également la baisse du FNAP (financement du Fonds national des aides à la pierre), destiné à soutenir la production de logements très sociaux. En 2026, les organismes devront verser 375 millions d’euros de cotisations à la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS), soit 300 millions de plus que l’année précédente, pour compenser le retrait de l’État.

Par ailleurs, les aides à la rénovation et aux changements de vecteurs énergétiques, qui représentaient 200 millions d’euros en 2025, disparaissent complètement du budget 2026. Résultat : 750 millions d’euros de moyens en moins pour entretenir, rénover et construire.

Le total des prélèvements atteindrait 2,175 milliards d’euros, un niveau jamais vu depuis la mise en place de la RLS. Depuis 2017, la contribution cumulée des organismes Hlm au budget de l’État dépasserait désormais 16,1 milliards d’euros.

En OUTRE-MER, les crédits du logement encore en baisse

Le désengagement se confirme également dans les territoires ultramarins. Les autorisations d’engagement pour l’action logement chuteraient de 262 millions d’euros en 2025 à 236 millions d’euros en 2026, soit une baisse de 26 millions d’euros.

La réduction touche principalement les aides à la pierre, passées de 166 à 142 millions d’euros, ce qui fragilise encore davantage la construction et la réhabilitation du parc social ultramarin.

Pour l’USH, cette évolution budgétaire contredit les priorités affichées en matière d’égalité territoriale et accentue la vulnérabilité d’espaces déjà confrontés à un déficit structurel de logements.


« Un budget catastrophique » selon Emmanuelle Cosse

Dans le communiqué, Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, juge ces dispositions « inacceptables » :

« Alors que la crise du logement n’a jamais été aussi forte, le budget proposé est catastrophique et va renforcer les effets de cette crise, dans l’Hexagone comme en Outre-mer. Les montants considérables prélevés à la source sur les organismes Hlm depuis 2017 ne servent pas la politique du logement et se perdent dans le budget de l’État. »

Elle appelle les parlementaires à corriger significativement le texte lors des débats budgétaires et invite le nouveau ministre du Logement et de la Ville, Vincent Jeanbrun, à faire du budget du logement son premier combat politique.

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