Alors que le taux du Livret A passera de 2,4 % à 1,7 % dès le 1er août 2025, l’Union sociale pour l’habitat (USH) se félicite d’une évolution favorable pour les organismes Hlm. Ce réajustement, conforme au niveau d’inflation, devrait alléger progressivement la charge de leur dette auprès de la Caisse des Dépôts. Mais derrière cette bonne nouvelle, les annonces du Premier ministre sur le gel de l’APL et le silence sur la politique du logement alimentent l’inquiétude. L’USH appelle à la vigilance, notamment à l’approche du Projet de Loi de Finances pour 2026.
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Une baisse attendue et saluée
Le 16 juillet, le Gouvernement a officialisé la baisse du taux du Livret A à 1,7 %, effective à partir du 1er août. Cette décision, fondée sur la formule réglementaire indexée sur l’inflation, fait suite à une période de fortes hausses qui avait conduit le taux jusqu’à 3 %, alourdissant la charge financière des organismes Hlm.
En centralisant les fonds du Livret A, la Caisse des Dépôts finance une large part des opérations de logement social, en construction neuve comme en réhabilitation. Cette évolution est donc perçue comme un levier de soulagement.
“Cette baisse du taux du Livret A était attendue, et elle est conforme au niveau d’inflation actuel. C’est en soi une bonne nouvelle et, accompagnée de soutiens à nos actions, elle doit permettre de poursuivre les investissements au service du droit au logement”, a déclaré Emmanuelle Cosse, présidente de l’USH.
Des signaux politiques qui sèment le doute
Ce répit financier ne suffit toutefois pas à apaiser toutes les inquiétudes. Le gel de l’Aide personnalisée au logement (APL) et l’absence d’engagements en faveur de la rénovation énergétique ou de la production de logements sociaux interrogent le secteur.
“Ces silences alimentent nos craintes sur la fragilisation des ménages aux revenus modestes”, alerte l’USH. L’organisation indique qu’elle suivra de près les arbitrages à venir dans le cadre du Projet de Loi de Finances pour 2026.
Les Outre-mer également concernés
L’Union sociale pour l’habitat regroupe 559 opérateurs Hlm en France métropolitaine et dans les Outre-mer. La baisse du taux du Livret A concerne l’ensemble de ces acteurs, en affectant les conditions de financement de leurs opérations.
Dans les territoires ultramarins aussi, la diminution du coût de la dette constitue une avancée. Pour autant, l’USH souligne que les annonces gouvernementales sur l’APL et l’absence de mesures concrètes sur la rénovation ou la production de logements sociaux alimentent des préoccupations partagées sur tous les territoires.
Une équation budgétaire encore incertaine
En 2023, les organismes Hlm ont mis en chantier 71 800 logements neufs et logements-foyers, tout en assurant la gestion de 4,8 millions de logements locatifs et 380 000 logements-foyers, logeant ainsi environ 10,4 millions de personnes. Ils emploient 88 000 salariés et sont animés par 12 000 administrateurs bénévoles.
Face à l’ampleur de leur mission sociale, les décisions budgétaires à venir seront décisives. Si la baisse du taux du Livret A constitue un signal positif, elle ne suffira pas à elle seule à garantir un financement soutenable pour les opérations futures. Le secteur attend désormais des engagements politiques clairs pour consolider durablement la politique du logement social.
Consulter le communiqué de presse de l’USH