Ventilation des logements : prévenir humidité, moisissures et radon

0
ventilation

Moisissures, condensation, particules fines, radon… L’air intérieur concentre une multitude de polluants qui fragilisent à la fois la santé des habitants et la durabilité des bâtiments. Selon Santé publique France, environ 4 000 personnes sont intoxiquées chaque année par le monoxyde de carbone, un gaz inodore et potentiellement mortel. Et contrairement aux idées reçues, l’air que nous respirons chez nous est souvent plus pollué que celui de l’extérieur. Dans les territoires ultramarins, la situation est d’autant plus critique que l’humidité, la chaleur et l’ancienneté du parc de logements favorisent le développement de moisissures.

Quand la santé et le bâti sont en jeu

Les conséquences d’un air intérieur dégradé se manifestent rapidement : irritations des yeux et de la gorge, toux, crises d’asthme, allergies. À plus long terme, les expositions répétées aux composés organiques volatils, aux particules ou encore au radon sont associées à des pathologies chroniques et à certains cancers.

Les enfants, les personnes âgées et les malades chroniques sont particulièrement vulnérables. Mais le bâti n’est pas épargné : condensation sur les vitres, cloques sur les peintures, papiers peints décollés ou boiseries abîmées traduisent un renouvellement d’air insuffisant. Autant de signes qui doivent alerter sur la nécessité d’intervenir.

Panorama des systèmes de ventilation

Face à ce constat, plusieurs solutions techniques existent. La VMC simple flux autoréglable reste la plus répandue et la moins coûteuse, mais elle ne tient pas compte de l’humidité intérieure.

Sa version hygroréglable ajuste automatiquement les débits d’air selon le taux d’humidité, limitant les pertes de chaleur et permettant des économies d’énergie. Plus performante, la VMC double flux assure à la fois l’extraction et l’insufflation de l’air.

Elle filtre les pollens et particules, récupère la chaleur ou la fraîcheur de l’air extrait, et peut générer jusqu’à 14 % d’économies de chauffage. Son installation reste cependant complexe et plus coûteuse, avec des filtres à changer une à deux fois par an.

D’autres options existent, comme la ventilation mécanique répartie (VMR), adaptée aux rénovations de bâtiments anciens, ou la ventilation par insufflation, qui met le logement en légère surpression.

Cette dernière est particulièrement utile dans les zones exposées au radon, mais sa maîtrise technique doit être rigoureuse pour éviter les risques de condensation.

Spécificités et défis en Outre-mer

Dans les territoires ultramarins, la problématique est exacerbée. Le climat chaud et humide constitue un terreau idéal pour le développement de moisissures et d’acariens. Les salles de bains mal ventilées et les cuisines sans extraction sont souvent envahies par les traces noires caractéristiques de l’humidité excessive.

À cela s’ajoute l’usage massif de la climatisation, parfois mal entretenue, qui peut devenir une source de polluants supplémentaires. Dans les zones volcaniques comme la Réunion, la Guadeloupe ou la Martinique, le risque lié au radon doit aussi être pris en compte.

Enfin, la précarité énergétique limite souvent l’investissement des ménages dans des systèmes de ventilation performants, ce qui renforce l’importance d’orienter les choix vers des solutions adaptées : VMC hygroréglable, VMR ou systèmes simples mais bien entretenus.

Associer ventilation et rénovation énergétique

La rénovation énergétique ne peut se réduire à l’isolation. Fermer un bâtiment sans prévoir un système de ventilation adapté, c’est piéger les polluants et l’humidité à l’intérieur. Résultat : moisissures, dégradations rapides et risques sanitaires.

L’association ventilation–isolation doit donc être systématique, et les dispositifs publics comme MaPrimeRénov’ ou la TVA réduite encouragent désormais l’intégration des VMC performantes dans les projets.

Les conseillers France Rénov’, présents sur tout le territoire, peuvent orienter les ménages et les professionnels vers les choix techniques les plus pertinents et les entreprises certifiées RGE.

L’entretien, condition de performance

Installer une ventilation ne suffit pas : il faut l’entretenir. Les entrées d’air doivent être dépoussiérées régulièrement, les bouches d’extraction nettoyées, et les filtres des VMC double flux remplacés une à deux fois par an.

Un contrôle complet par un professionnel est recommandé tous les trois ans, avec un coût moyen annuel estimé entre 150 et 250 euros. Négliger cet entretien, c’est perdre en efficacité et exposer les occupants à des risques accrus.


ventilation

Consulter ici le guide de l’ADEME – Comment améliorer la qualité de l’air chez soi?


L’air intérieur n’est pas une question secondaire : il touche directement à la santé publique et à la pérennité du logement. Pour les territoires ultramarins, où humidité et chaleur accentuent les risques, la ventilation est plus que jamais une priorité. Elle doit être pensée au même niveau que l’isolation ou l’énergie, comme un pilier indispensable de l’habitat durable.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici