Solaire thermique : CESI ou SSC, quel choix pour 2025 ?

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CESI SSC

L’Agence de la transition écologique (ADEME) vient de publier un guide complet sur le solaire thermique. Si les chiffres parlent d’eux-mêmes — un CESI peut couvrir jusqu’à 80 % des besoins annuels en eau chaude, et un SSC assurer jusqu’à 60 % du chauffage d’un foyer —, la vraie question reste entière : quel système choisir en 2025, entre chauffe-eau solaire individuel et système solaire combiné ?

Deux solutions, deux ambitions

Le chauffe-eau solaire individuel (CESI) vise un objectif précis : produire de l’eau chaude sanitaire. Sa promesse est simple : réduire par deux, voire par trois, la facture liée à l’eau chaude grâce à des capteurs solaires installés sur la toiture ou dans le jardin.

Il représente l’option la plus accessible pour les ménages qui souhaitent franchir le pas de l’énergie solaire.

À l’opposé, le système solaire combiné (SSC) va plus loin. Il ne se contente pas de chauffer l’eau des robinets ; il alimente également le circuit de chauffage de la maison.

Radiateurs basse température, planchers ou murs chauffants peuvent fonctionner en partie grâce à l’énergie solaire. Autrement dit, c’est une solution deux-en-un, pensée pour les foyers où le chauffage représente la plus grosse part de la consommation énergétique annuelle.

Performances : l’essentiel à retenir

Du côté du CESI, les résultats sont impressionnants : il couvre entre 50 et 80 % des besoins en eau chaude d’un foyer. Dans les faits, cela signifie qu’en été, la totalité des besoins peut être assurée par le solaire, et qu’en hiver, l’appoint (chaudière, pompe à chaleur ou résistance électrique) prend le relais.

Son usage réduit de 45 à plus de 70 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à un ballon électrique ou à gaz.

Le SSC, quant à lui, peut couvrir entre 40 et 60 % des besoins en chauffage. Dans certaines zones froides mais bien ensoleillées, comme les régions de montagne, cette couverture grimpe jusqu’à 70 %.

La différence est de taille : plus la maison est bien isolée et équipée d’émetteurs basse température, plus le SSC devient performant et compétitif.

Coûts et retour sur investissement

Installer un CESI coûte en moyenne entre 900 et 1 700 € par m² de capteurs pour un modèle monobloc, et environ 1 300 €/m² pour les systèmes à éléments séparés ou optimisés. Pour une famille de quatre personnes, la facture s’élève souvent entre 5 000 et 6 000 €, pose incluse.

Le SSC, plus ambitieux, demande un investissement supérieur. Les systèmes à hydroaccumulation sont facturés entre 1 100 et 1 300 €/m² de capteurs, sans compter le volume de ballon tampon nécessaire (500 à 2 000 litres).

Pour une maison de 140 m² avec chauffage central, le coût total peut grimper à 12 000–15 000 €. Ce surcoût se justifie lorsque le chauffage représente une part importante de la facture énergétique.

Quels profils pour quelles solutions ?

Le CESI s’adresse aux foyers dont la priorité est l’eau chaude sanitaire. C’est l’équipement idéal pour une famille en métropole ou dans les régions ensoleillées, qui souhaite réduire rapidement ses dépenses et son empreinte carbone. Plus simple, moins coûteux, il s’adapte aussi bien aux constructions neuves qu’aux rénovations légères.

Le SSC, lui, convient aux maisons équipées d’un chauffage central et situées dans des zones froides ou soumises à de longs hivers. Il trouve tout son intérêt dans les projets de rénovation lourde ou de construction neuve, lorsque l’on peut intégrer d’emblée radiateurs basse température ou planchers chauffants.

En résumé, le CESI est la solution pragmatique et accessible, tandis que le SSC est un choix stratégique pour des logements plus exigeants.

Contraintes techniques et réglementaires

Un CESI reste relativement simple à installer. Mais attention aux erreurs de dimensionnement : un système surdimensionné entraîne des surchauffes et une perte de performance.

Les repères sont clairs : pour quatre personnes, 4 m² de capteurs suffisent dans le Nord, contre seulement 2 m² dans le Sud.

Le SSC impose davantage de contraintes : surface de capteurs plus importante (≈ 1 m² pour 10 m² chauffés), ballon tampon volumineux, besoin d’une inclinaison optimale (45° à 60°) et d’une bonne gestion des surchauffes estivales.

Dans tous les cas, une déclaration d’urbanisme est obligatoire, voire un avis des Architectes des Bâtiments de France en zone protégée.

Durée de vie et entretien

Un CESI bien entretenu peut durer des décennies : 20 à 30 ans pour les capteurs, 15 à 20 ans pour le ballon, environ 10 ans pour les sondes et circulateurs. Le SSC affiche des durées de vie comparables mais exige un suivi plus rigoureux, notamment pour maîtriser les surchauffes et assurer la régulation.

Dans les deux cas, un contrôle tous les deux ans est conseillé : vérification du fluide caloporteur, pression, état du ballon. Le nettoyage du ballon est recommandé tous les trois ans, surtout dans les zones calcaires.

Aides et financements disponibles

L’État soutient ces installations via MaPrimeRénov’, l’éco-prêt à taux zéro et, dans certains cas, des subventions locales. Pour en bénéficier, il faut obligatoirement passer par un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Les certifications comme CSTBat ou Solar Keymark garantissent la qualité du matériel et conditionnent souvent les aides.


CESI SSC

Pour aller plus loin, consulter le guide de l’ADEME – Tout comprendre : le solaire thermique


Le CESI et le SSC ne s’opposent pas : ils répondent à des besoins différents. Le premier se distingue par sa simplicité et son efficacité immédiate sur la facture d’eau chaude. Le second va plus loin, mais son coût et ses contraintes le réservent à des situations précises, où le chauffage occupe une place centrale. En 2025, le choix dépendra donc avant tout du profil du logement, de sa localisation et de la stratégie énergétique du foyer.

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