« Si la prise en compte des objectifs sobriété foncière implique de changer notre manière de penser et d’aménager le territoire, elle n’est pas non plus synonyme d’arrêt total des projets »
Réunis du 15 au 17 avril à Sainte-Luce en Martinique, les géomètres-experts des Antilles et de la Guyane ont reconduit Daniel Aïnama à la présidence de leur Conseil régional. Ce temps fort de la profession a aussi été l’occasion de rappeler son rôle essentiel dans l’aménagement du territoire, notamment face aux défis posés par la sobriété foncière.
Comme tous les deux ans, les 56 géomètres-experts de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique se sont réunis pour élire leur bureau régional. À l’issue de leur assemblée générale, Daniel Aïnama a été réélu président du Conseil régional de l’Ordre des géomètres-experts d’Antilles-Guyane. Il sera accompagné pour ce nouveau mandat par Harold Mourillon, Emilie Airola, Guilhem Robert, Annick Rzeaire-Magit et Hervé Valbon.
La rencontre a également permis de rappeler les priorités de la profession. Daniel Aïnama a notamment insisté sur l’importance de concilier sobriété foncière et développement équilibré du territoire. Selon lui, il ne s’agit pas de freiner tous les projets, mais de les adapter aux réalités locales : « Il faut repenser notre manière d’aménager, mais sans bloquer le développement de logements ou d’équipements publics. »
Luttant contre l’étalement urbain, les géomètres-experts souhaitent faire émerger des pratiques plus responsables. En juillet dernier, ils avaient d’ailleurs organisé les Assises Nationales de la Sobriété Foncière à Fort-de-France, réunissant chercheurs, élus, et professionnels. Ces travaux ont donné lieu à 17 propositions concrètes.
« Il nous faut lutter contre l’étalement urbain pour préserver nos espaces naturels, agricoles et forestiers, mais cela ne pourra pas se faire sans emporter l’adhésion de nos concitoyens. Nous devons faire preuve de pédagogie tout en restant à l’écoute de leurs aspirations ».
Pour mieux accompagner élus, techniciens et professionnels de l’aménagement, un nouveau programme de formation a été lancé. Il vise à expliquer simplement les enjeux de la sobriété foncière et à proposer des solutions adaptées. Xavier Prigent, vice-président du Conseil supérieur national, précise : « C’est la première fois qu’un tel parcours aborde ce sujet dans son ensemble. »
Un sondage réalisé avec OpinionWay montre toutefois que le concept reste encore flou pour beaucoup : seuls 32 % des Français disent connaître la notion d’artificialisation des sols, même si 82 % se disent favorables à la lutte contre l’étalement urbain. En revanche, seulement un sur deux accepterait la construction d’un nouveau bâtiment près de son jardin. D’où la nécessité, selon Daniel Aïnama, de faire preuve de pédagogie.
En France, la profession de géomètre-expert rassemble près de 1 900 professionnels et plus de 2 100 établissements, majoritairement des PME. Depuis 1946, leur ordre veille au respect de la déontologie et à la qualité du service rendu.
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