Arrêtée au 10 décembre 2025, la dernière note de conjoncture du Réseau des CERC dresse un tableau contrasté de la filière construction. Plusieurs indicateurs repassent au vert à court terme, notamment dans le logement, mais les niveaux d’activité restent faibles et les signaux économiques demeurent fragiles, en particulier du côté de l’emploi, des matériaux et des travaux publics.
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Logement : des hausses marquées sur trois mois, mais un niveau annuel toujours bas
Sur les trois mois cumulés à fin octobre 2025, les autorisations de logements progressent de 20,8 %, tandis que les mises en chantier augmentent de 23,7 %.
En volume, cela représente environ 97 400 logements autorisés et 68 400 logements commencés sur la période. Ces évolutions traduisent une inflexion nette après une phase prolongée de repli.
Le Réseau des CERC rappelle toutefois que « les volumes de logements et locaux mis en chantier demeurent faibles », malgré cette progression récente.
En cumul sur douze mois, le nombre de logements commencés atteint environ 275 000 unités, un niveau très inférieur aux standards observés avant la crise.
La commercialisation confirme ce rebond fragile. Au troisième trimestre 2025, les mises en vente de logements aux particuliers bondissent de 41,9 %, mais cette hausse s’explique largement par un effet de base lié à un T3 2024 particulièrement bas.
Dans le même temps, les réservations reculent de 9,5 %, pour un volume trimestriel d’environ 14 400 logements réservés, contre 16 600 mises en vente. Les annulations diminuent, de 20,8 %, signe d’un marché moins heurté mais encore hésitant.
Matériaux et emploi : des indicateurs toujours orientés à la baisse
La reprise observée dans le logement ne se traduit pas encore dans l’activité industrielle. Au troisième trimestre 2025, la production de béton prêt à l’emploi recule de 3,2 % par rapport à la même période de l’année précédente.
En cumul annuel, la baisse atteint 4,8 %, pour un volume total de 32,24 millions de m³ produits. Les granulats suivent une trajectoire similaire, avec un recul de 2,2 % au T3 et une quasi-stabilité sur l’année (–0,2 %), pour une production cumulée de 271,7 millions de tonnes.
Le marché du travail confirme ce décalage. À la fin du deuxième trimestre 2025, l’emploi salarié dans la construction s’établit à 1 596 600 postes, en baisse de 1,7 % sur un an, soit environ 27 000 emplois supprimés, dont 13 700 depuis début 2025.
L’emploi intérimaire, exprimé en équivalents temps plein, recule de 1,1 % sur trois mois et de 4,5 % sur douze mois, avec une moyenne annuelle proche de 127 800 ETP.
Travaux publics : une activité stable, mais des commandes en net recul
Dans les travaux publics, les montants de travaux réalisés demeurent globalement stables, avec une légère progression de 0,5 % sur douze mois glissants. Cette stabilité masque cependant une dégradation rapide du carnet de commandes.
Sur les trois derniers mois cumulés à fin octobre, les marchés conclus reculent de 12,9 %, et la chute atteint 22,2 % pour le seul mois d’octobre.
Le document souligne sans ambiguïté que « les prises de commandes continuent de se dégrader ». Cette contraction pèse sur la visibilité des entreprises du secteur, alors même que les carnets de commandes restent, au niveau national, inférieurs à leur moyenne de longue période.
Entreprises : créations en rebond, défaillances toujours élevées
La dynamique entrepreneuriale reste contrastée. Sur trois mois cumulés à fin octobre 2025, les créations d’entreprises progressent de 11,0 % pour les structures classiques et de 11,5 % pour les micro-entreprises.
À l’échelle de l’année, en revanche, le cumul des créations demeure en recul de 4,8 %, avec 86 200 entreprises créées, dont 58 % de micro-entreprises.
Dans le même temps, les défaillances se stabilisent à un niveau élevé. Au troisième trimestre 2025, elles augmentent encore de 1,5 %, et le cumul annuel atteint environ 14 800 entreprises défaillantes, soit +3,8 % sur un an. Le ralentissement de la hausse ne suffit pas à dissiper les tensions qui pèsent sur le tissu économique.










