Face aux défis climatiques et structurels qui fragilisent les écoles ultramarines, la Banque des Territoires publie un nouveau guide intitulé « Rénovation du bâti scolaire dans les territoires ultramarins ». Réalisé avec l’Éducation nationale, l’ADEME, le Cerema, le CAUE de La Réunion, l’ACCDOM, Egis et Espelia, ce document vise à outiller les collectivités pour adapter les établissements scolaires aux réalités tropicales et aux aléas naturels.
—
Un contexte exigeant pour les écoles ultramarines
Dans les départements et régions d’Outre-mer, les bâtiments scolaires font face à des contraintes multiples : chaleur extrême, humidité persistante, risques cycloniques et sismiques, vétusté du bâti, faibles moyens d’entretien. Ces facteurs dégradent les conditions d’apprentissage et accélèrent la détérioration des infrastructures.
Selon les données du guide, 4 à 11 % des salles de classe présentent des moisissures, et 57 % des usagers en Guadeloupe et Martinique déclarent un inconfort thermique permanent. Ces chiffres illustrent l’urgence d’une rénovation adaptée aux conditions locales.
Le document rappelle que la rénovation ne peut plus se limiter à l’efficacité énergétique : elle doit intégrer la résilience climatique, la santé des usagers et la sécurité structurelle. « Il s’agit de promouvoir et de faciliter la rénovation du bâti scolaire en Outre-mer, en valorisant les savoir-faire locaux et les bonnes pratiques climatiques », souligne Hervé Tonnaire, directeur des Outre-mer à la Caisse des Dépôts.
Quatre priorités pour agir concrètement
Fruit du programme ÉduRénov, le guide s’appuie sur la Charte de la rénovation du bâti scolaire et éducatif publiée en 2024, tout en y ajoutant quatre axes propres aux Outre-mer :
- Mieux connaître et entretenir le patrimoine scolaire, en renforçant les diagnostics techniques et la maintenance préventive ;
- Adapter les bâtiments aux conditions climatiques pour améliorer le confort thermique, réduire la climatisation et anticiper les risques naturels ;
- Soutenir l’ingénierie locale afin d’aider les maîtres d’ouvrage à concevoir, piloter et financer leurs projets ;
- Faciliter l’accès aux financements, souvent complexifié par le coût des matériaux et la faiblesse des ressources locales.
Ces orientations s’accompagnent de recommandations opérationnelles : ventilation naturelle, toitures claires, végétalisation, réemploi de l’eau de pluie, mutualisation des achats, formation des agents locaux.
Des exemples concrets dans les territoires
Le document présente plusieurs retours d’expérience inspirants :
- La Réunion : l’école Lacaussade a végétalisé ses cours et réduit de moitié le recours à la climatisation ;
- Guadeloupe : le collège Bébel a amélioré la qualité de vie grâce à la rénovation parasismique et à la désimperméabilisation des sols ;
- Guyane : la Communauté d’agglomération du Centre Littoral a observé jusqu’à –5 °C dans les classes rénovées ;
- Polynésie française : l’école de Papetoai est devenue la première école bioclimatique du territoire.
Ces projets démontrent que la transition climatique peut s’appuyer sur des solutions simples, locales et durables. Ils traduisent aussi la montée en puissance des collectivités ultramarines, désormais moteurs de l’innovation et de la résilience dans le champ éducatif.
Un outil pour des écoles plus résilientes
Ce guide « Rénovation du bâti scolaire dans les territoires ultramarins » s’inscrit pleinement dans la stratégie d’accompagnement menée par la Banque des Territoires en faveur de la transition énergétique et de l’adaptation climatique des infrastructures éducatives.