En 2024, la Société Immobilière de la Martinique a dû composer avec un contexte difficile : inflation persistante, hausse des coûts de construction, baisse du pouvoir d’achat des ménages. Pourtant, son rapport annuel souligne une orientation claire : l’avenir du logement social passera par la transition écologique et la résilience climatique. L’organisme, filiale de CDC Habitat, ne se contente plus de construire ou réhabiliter, il intègre désormais une véritable stratégie environnementale, pensée à la fois pour ses locataires et pour le territoire martiniquais.
L’année écoulée a confirmé le poids de la SIMAR dans le paysage martiniquais : 293 logements agréés, 145 logements mis en chantier dont 37 acquis, selon les sources internes, un carnet de commandes de près de 471 logements, et un patrimoine porté à 12 355 logements gérés. Les revenus locatifs atteignent 76,5 millions d’euros, en progression de 4 %, malgré une vacance de 3,44 % et des impayés de 4,83 %. Autant d’indicateurs qui traduisent la résilience d’un bailleur social confronté à un environnement tendu, mais toujours capable d’investir pour l’avenir.
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Un patrimoine en pleine mutation énergétique
L’année écoulée a été marquée par un effort financier soutenu pour entretenir et transformer le parc immobilier existant. Plus de 8,5 millions d’euros ont été investis en maintenance, une hausse notable par rapport à 2023.
Cet effort s’est concrétisé dans 531 opérations, dont 205 de résidentialisation et 326 de réhabilitation. Derrière ces chiffres, se dessine une volonté de renforcer la qualité de vie des habitants tout en réduisant l’empreinte environnementale des bâtiments.
Les interventions se sont multipliées sur des sites emblématiques, comme les logements diffus de Dillon ou les ensembles de Floréal, où la question énergétique est devenue prioritaire. Photovoltaïque, matériaux biosourcés, dispositifs économes en eau et en énergie : les projets lancés témoignent d’une approche pragmatique et innovante. L’objectif est double : améliorer le confort des locataires et répondre aux défis climatiques par des solutions concrètes.
Des objectifs 2025 ambitieux et mesurables
L’année 2025 doit marquer un tournant. La SIMAR s’est fixée la barre haute : équiper 60 000 m² de toitures en panneaux photovoltaïques. Au-delà du symbole, il s’agit d’un choix stratégique qui vise à générer des économies directes pour les locataires, souvent fragilisés par l’augmentation des charges. Un parc mieux isolé et partiellement autonome en énergie, c’est aussi la promesse d’un confort thermique renforcé dans un climat tropical où les vagues de chaleur s’intensifient.
Mais ces ambitions dépassent la seule échelle de l’organisme. En contribuant à réduire la facture énergétique globale, la SIMAR s’inscrit dans les grandes orientations de la politique énergétique martiniquaise et participe à la trajectoire bas carbone de l’île. En misant sur les matériaux biosourcés et les dispositifs sobres, elle envoie également un signal fort à la filière BTP locale : la construction durable n’est plus une option, c’est une voie d’avenir à laquelle bailleurs, collectivités et entreprises sont appelés à contribuer.
Une culture du risque renforcée
La transition énergétique ne se résume pas à l’installation de panneaux solaires ou à l’isolation thermique. Elle s’accompagne aussi d’un travail sur la résilience face aux aléas naturels. *
En Martinique, le risque sismique est une réalité permanente, à laquelle s’ajoutent cyclones et phénomènes climatiques extrêmes. Cette vulnérabilité territoriale exige une approche intégrée, où prévention et aménagement se complètent.
Dans ce cadre, la SIMAR a participé activement à la Semaine Replik, un événement de sensibilisation mené en partenariat avec la DEAL. L’approche adoptée est volontairement pédagogique et inclusive : ateliers interactifs sur la constitution d’un kit d’urgence, simulations de gestes de premiers secours grâce à la réalité virtuelle, conférences sur les bons comportements à adopter. Ces actions ne sont pas anecdotiques : elles permettent d’ancrer une véritable culture du risque, indispensable pour protéger les habitants et renforcer la robustesse sociale du territoire.
L’initiative complète le travail technique de l’organisme, pionnier du confortement parasismique depuis plusieurs décennies. En associant prévention, pédagogie et adaptation du bâti, la SIMAR s’affirme comme un acteur qui agit à la fois sur l’urgence climatique et sur la sécurité des populations face aux aléas.
Des opérations emblématiques qui conjuguent écologie et inclusion
La transition énergétique portée par la SIMAR s’incarne également dans des réalisations concrètes. Plusieurs programmes livrés en 2024 illustrent ce virage.
La résidence Les Moringas, au Gros-Morne, en est un exemple : 57 logements sociaux et très sociaux, financés à hauteur de 7,7 millions d’euros, qui associent qualité architecturale, durabilité et accessibilité. Le projet sera complété par 11 logements supplémentaires, renforçant l’offre sur ce territoire.
Autre illustration : la résidence Mélodie à Dillon, composée de 35 logements seniors. Conçue avec des typologies adaptées (T2 et T3 de 55 à 73 m²), elle intègre ascenseur, stationnements dont des places PMR, et un local commun résidentiel. Le financement, mobilisant l’État, la CDC, Action Logement, la Collectivité territoriale et l’ADEME, témoigne de l’importance accordée à ce programme.
Ces opérations prouvent qu’il est possible de conjuguer innovation environnementale et réponse aux besoins sociaux, notamment dans un contexte de vieillissement de la population.

Consulter ici le RAPPORT ANNUEL 2024 de la SIMAR
L’année 2024 constitue un jalon décisif pour la SIMAR : le logement social en Martinique s’impose désormais comme un outil à la fois écologique, social et territorial au service du développement du territoire.









