OUTRE-MER. 216 projets financés par le Fonds vert en 2024 !

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    Le bilan technique 2024 du Fonds vert, publié en septembre 2025 par la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN), met en lumière l’ampleur de ce dispositif national de financement de la transition écologique. Avec des milliers de projets soutenus et des milliards d’euros investis, il confirme son rôle central dans l’adaptation des territoires. Les départements et collectivités d’outre-mer, en première ligne face au changement climatique, occupent une place spécifique dans ce bilan.

    Les Outre-mer dans le dispositif national

    En 2024, les territoires ultramarins ont bénéficié de 216 projets financés, représentant près de 86 millions d’euros en autorisations d’engagement, soit environ 5 % du total national. Cette enveloppe reste modeste en comparaison des 1,6 milliard d’euros engagés pour l’ensemble du pays, mais elle prend une dimension particulière dans des contextes où les vulnérabilités environnementales sont accrues.

    Cyclones, érosion côtière, sécheresses ou inondations : les aléas climatiques frappent régulièrement les îles et territoires ultramarins, avec des conséquences directes sur les infrastructures, les ressources et la vie des populations. Dans ce cadre, le Fonds vert agit comme un amplificateur d’initiatives locales, permettant de lancer ou de sécuriser des projets essentiels, que les collectivités ne pourraient souvent pas financer seules.

    Des financements adaptés aux vulnérabilités ultramarines

    La déclinaison du Fonds vert dans les Outre-mer répond à des vulnérabilités bien identifiées.

    La protection contre les vents cycloniques a bénéficié de 11 projets, représentant 5,5 millions d’euros de subventions. L’enjeu est stratégique : il s’agit de renforcer des bâtiments publics qui assurent la continuité des services essentiels et servent de refuges pour les populations en cas de crise.

    Autre priorité : l’adaptation au recul du trait de côte. Avec 57 projets financés et 5,6 millions d’euros mobilisés, les collectivités ultramarines se dotent de stratégies locales de gestion intégrée du littoral, de cartographies prospectives (à 30 ou 100 ans) et testent des opérations de relocalisation d’activités économiques ou touristiques dans des zones menacées par l’érosion.

    À Mayotte, un dispositif spécifique baptisé Plan Eau a absorbé l’un des montants les plus conséquents pour l’Outre-mer.

    Par ailleurs, plusieurs projets de renaturation urbaine et de protection des zones littorales ont été soutenus. Ces actions contribuent à restaurer les écosystèmes, réduire l’imperméabilisation des sols, limiter les risques d’inondation et créer des espaces de fraîcheur face aux vagues de chaleur.

    Zoom sur les DROM : ce que finance le Fonds vert

    Dans les départements d’outre-mer, les financements du Fonds vert se traduisent par des projets concrets, adaptés aux réalités locales. Les montants varient, mais tous les territoires ont bénéficié d’opérations ciblées qui répondent à leurs vulnérabilités spécifiques.

    Guadeloupe

    La Guadeloupe a bénéficié d’une enveloppe de 14,9 millions d’euros en 2024. Les financements se sont concentrés sur la rénovation énergétique de bâtiments publics et la protection contre les vents cycloniques. Un exemple cité dans le rapport concerne la commune de Petit-Bourg, où plus de 300 000 euros ont été mobilisés pour réhabiliter des logements, avec une mise aux normes de sécurité et une amélioration énergétique.

    Ces projets visent à sécuriser les infrastructures essentielles et à anticiper l’aggravation des phénomènes liés au changement climatique, déjà visibles sur l’archipel.

    Martinique

    Avec 11,9 millions d’euros engagés, la Martinique a principalement investi dans la sécurisation de ses infrastructures scolaires et hospitalières face aux cyclones. Le département figure parmi ceux ayant déposé le plus grand nombre de dossiers dans le cadre de la mesure « vents cycloniques ». Ces projets visent à renforcer la résilience des bâtiments publics, essentiels en cas d’événements climatiques extrêmes.

    La Martinique utilise ainsi le Fonds vert comme levier pour préparer ses infrastructures à la fois aux risques immédiats et aux évolutions climatiques de long terme.

    Guyane

    La Guyane a reçu 11,9 millions d’euros pour des projets à forte dimension environnementale et sociale. Trois opérations structurantes se distinguent :

    • La stabilisation des rives du fleuve Maroni, confrontées à l’érosion et à la pression des activités humaines.
    • Des actions similaires sur l’Oyapock, autre fleuve frontalier, où le recul des berges fragilise les villages et les infrastructures.
    • La restauration des ripisylves (végétation des berges), essentielle pour la biodiversité, la filtration naturelle de l’eau et la lutte contre l’envasement des cours d’eau.

    Ces projets illustrent la spécificité de la Guyane : un territoire immense, où les enjeux d’aménagement se conjuguent avec la préservation d’écosystèmes d’une richesse exceptionnelle.

    La Réunion

    Avec 22,4 millions d’euros, La Réunion est le département ultramarin le mieux doté. Les crédits ont soutenu des projets de protection contre les vents cycloniques et d’adaptation du littoral. À Salazie, par exemple, un bâtiment de cuisine scolaire a été construit aux normes anticycloniques, avec la possibilité d’être utilisé comme centre d’accueil en cas de cyclone. D’autres opérations ont également visé la prévention des inondations et des glissements de terrain, fréquents sur l’île.

    Mayotte

    Avec 11,6 millions d’euros mobilisés, Mayotte a vu l’intégralité de ses financements 2024 consacrée au Plan Eau, un dispositif exceptionnel. Celui-ci finance la construction d’infrastructures de stockage, l’amélioration du réseau d’adduction et des actions de sensibilisation à la sobriété. Ce programme répond à une urgence sanitaire et sociale, alors que l’île connaît régulièrement des pénuries et des restrictions.

    Mayotte se distingue ainsi comme le seul département ultramarin à avoir bénéficié d’une mesure entièrement dédiée, preuve de la gravité de ses enjeux hydriques et de la nécessité d’un accompagnement ciblé pour sécuriser l’accès à l’eau potable.

    Des moyens réduits, mais présents dans les COM

    Outre les cinq départements, plusieurs collectivités d’outre-mer ont également bénéficié du Fonds vert en 2024, même si les montants engagés y sont plus modestes. La Nouvelle-Calédonie a perçu 7,5 millions d’euros, la Polynésie française 1,6 million, Saint-Pierre-et-Miquelon 3,6 millions et Wallis-et-Futuna 1,3 million. Les Terres australes et antarctiques françaises ont aussi bénéficié d’un financement de 350 000 euros pour des actions environnementales.


    Un budget limité, mais décisif pour la résilience

    Pris dans leur ensemble, les financements ultramarins ne dépassent pas 5 % du budget total consommé par le Fonds vert en 2024. Mais leur portée dépasse largement ce chiffre.

    Dans des territoires où chaque catastrophe naturelle peut avoir des conséquences majeures sur la vie quotidienne et l’économie, l’effet de levier est considérable. Les projets financés, même modestes, améliorent directement la résilience des infrastructures et des populations.

    De plus, les Outre-mer se positionnent comme des territoires d’expérimentation. Les réponses testées localement, qu’il s’agisse de relocalisation d’activités menacées par l’érosion ou de renaturation en zones urbaines tropicales, fournissent des enseignements utiles pour l’Hexagone. Ces expériences anticipent en quelque sorte les défis auxquels seront confrontées les régions métropolitaines dans les décennies à venir.


    Consulter ici la version complète du BILAN 2024 du Fonds vert


    Le bilan 2024 du Fonds vert montre que les Outre-mer bénéficient de financements ciblés sur leurs urgences climatiques : 216 projets, du Plan Eau à Mayotte à la protection contre les vents cycloniques aux Antilles et à La Réunion. Ces investissements, modestes en volume mais essentiels en impact, constituent un levier décisif pour renforcer la résilience des territoires ultramarins.

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