Le logement social est au cœur des équilibres territoriaux de La Réunion. Héritier d’une histoire commencée après le cyclone de 1948, il s’est imposé comme un levier majeur pour répondre aux besoins des habitants, soutenir l’économie locale et renforcer la cohésion sociale.
La publication de l’ARMOS OI, intitulé « LE LOGEMENT SOCIAL À LA RÉUNION – Un pilier pour le territoire et ses habitants« , revient sur cette mission globale et montre comment, au-delà de la construction de logements, les bailleurs réunionnais agissent sur plusieurs fronts : emploi, résilience climatique, insertion, environnement.
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Un pilier face à une demande en forte hausse
À La Réunion, le logement social occupe une place incontournable dans la vie des habitants. Près d’un quart des ménages y vit, soit plus de 84 600 logements répartis sur l’ensemble du territoire.
Pourtant, la demande continue de croître : fin 2024, 49 238 dossiers étaient en attente, soit une hausse de 10 % en un an. Le délai moyen d’attribution atteint aujourd’hui 18 mois, un chiffre comparable à la métropole, mais qui masque des disparités importantes selon les communes.
Malgré cette pression, près de la moitié des demandeurs relogés en 2024 ont obtenu un logement en moins d’un an, signe de la mobilisation active des bailleurs. L’État soutient cet effort : 200 millions d’euros ont été débloqués en 2024 pour accélérer la construction et la réhabilitation de logements sociaux.
Un secteur qui fait vivre l’économie locale
Au-delà de sa mission première, le logement social est aussi un vecteur économique majeur. En 2024, il a généré 9 900 emplois directs et indirects, participant activement au dynamisme du BTP et des services associés.
Les chiffres sont parlants : 352,3 millions d’euros ont été investis dans la construction de nouveaux logements, 160,4 millions dans la maintenance du parc existant, et 73,2 millions dans la gestion courante.
Chaque euro investi alimente une chaîne de valeur qui profite aux entreprises locales, aux artisans, mais aussi aux secteurs de la maintenance, du nettoyage et des services techniques. Cette injection financière régulière fait du logement social un moteur économique structurant pour l’île.
Une réponse rapide aux urgences climatiques
La Réunion est régulièrement exposée aux cyclones et événements climatiques extrêmes. Dans ces situations, le rôle des bailleurs sociaux dépasse largement la simple gestion immobilière. Ils deviennent des acteurs de la résilience territoriale. Dès qu’un sinistre survient, leurs équipes évaluent les dégâts, organisent des relogements d’urgence et mobilisent les logements vacants.
Des techniciens interviennent immédiatement pour assurer les réparations prioritaires, garantissant la sécurité et le retour rapide à des conditions de vie dignes pour les familles touchées. Cette réactivité contribue à la stabilité sociale et renforce la confiance des habitants envers leurs bailleurs.
Le logement social, acteur du vivre-ensemble
Le logement social à La Réunion ne se limite pas à fournir un toit. Il s’ancre dans une mission sociale élargie, visant à renforcer la cohésion dans les quartiers. En 2024, 41 % du budget spécifique des bailleurs a été consacré à des actions de lien social et d’animation. Plus de 150 associations partenaires interviennent au quotidien, soutenues par près de 7 millions d’euros annuels mobilisés grâce à l’abattement de la taxe foncière (ATFPB).
Ces actions touchent des domaines variés : insertion professionnelle, médiation de quartier, aide aux devoirs, accompagnement des jeunes, inclusion des publics fragiles et soutien aux seniors. L’enjeu est clair : transformer chaque résidence en un véritable lieu de vie collective, où la solidarité et la proximité prennent autant de place que la gestion immobilière.
Des projets exemplaires au service des habitants
Plusieurs initiatives locales illustrent la capacité des bailleurs à innover pour répondre aux besoins de la population. Le programme TAPAJ – TAP PEI, déployé par la SEMADER, propose un emploi rémunéré à la journée pour des jeunes en grande précarité.
Depuis 2023, 29 jeunes en ont bénéficié, dont la moitié a pu engager un parcours positif. Le Bricobus, porté par les Compagnons Bâtisseurs, sillonne les quartiers pour former gratuitement les locataires au bricolage solidaire et à l’entretien de leur logement, redonnant autonomie et dignité aux familles.
Dans le quartier d’Ilet Quinquina, la SODIAC et l’association AQIQ ont mis en place un dispositif de médiation sociale qui a déjà accompagné plus de 900 habitants. La SEMAC, quant à elle, a ouvert un tiers-lieu associatif pour les jeunes à Bras-Fusil, avec studio de musique, projections et activités sportives.
Par ailleurs, la SHLMR, en partenariat avec Cœur Social, développe des conciergeries de proximité pour les seniors. Plus de 4 000 personnes âgées ont ainsi bénéficié d’un accompagnement personnalisé en 2024. Ces projets, très concrets, montrent comment le logement social devient un vecteur d’insertion, de dialogue et de qualité de vie.
Quand le logement social devient moteur de transition écologique
Les bailleurs sociaux réunionnais sont également en première ligne pour accompagner la transition écologique. L’initiative Yougreen, portée par la SHLMR et Neogreen, propose une application mobile qui récompense les bons gestes de tri.
Déployée auprès de 17 000 locataires dans le Nord et l’Ouest, elle transforme les comportements en habitudes durables. La BBOT mobile, quant à elle, collecte les bouteilles plastiques directement dans les quartiers et les échange contre des bons d’achat, incitant ainsi au recyclage.
Ces dispositifs complètent un ensemble d’actions de sensibilisation – ateliers pédagogiques, collectes en pied d’immeuble, jeux éducatifs – qui impliquent directement les habitants. Le logement social se positionne ainsi comme acteur de l’économie circulaire, contribuant à réduire les déchets et à améliorer la qualité de vie dans les quartiers.
Consulter ici la publication de l’ARMOS-OI : LE LOGEMENT SOCIAL À LA RÉUNION – Un pilier pour le territoire et ses habitants
À La Réunion, le logement social ne se limite pas à une politique d’habitat. En s’impliquant dans l’économie, la solidarité et la transition écologique, il façonne un modèle de développement durable propre au territoire. Cette dynamique, portée par les bailleurs et leurs partenaires, confirme son rôle de pilier pour l’avenir de l’île.