Réunis lors de leur 85ᵉ Congrès, les acteurs du Mouvement Hlm ont adopté une résolution forte face à la crise du logement. Placé sous le signe de « faire plus, faire mieux, faire ensemble », le texte alerte sur une situation devenue critique et appelle l’État à un changement de cap.
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Une crise qui s’installe et s’aggrave
Le Mouvement rappelle que « depuis des années, cette crise ne cesse de s’aggraver. Elle reste sans réponse ». Aujourd’hui, près de 3 millions de ménages attendent un logement social adapté, soit environ 10 % des foyers français. Les jeunes actifs, les étudiants et les familles modestes sont les premiers touchés, tandis que l’habitat indigne reste un défi majeur en outre-mer.
En 2025, les organismes Hlm ont permis à 380 000 familles d’accéder à un logement social et lancé la construction de 100 000 nouveaux logements. Parallèlement, 125 000 logements ont été rénovés sur le plan énergétique. Des résultats notables, mais qui demeurent insuffisants face à l’ampleur des besoins.
Des demandes précises à l’Etat
Dans la perspective du projet de loi de finances 2026, la résolution formule plusieurs propositions :
- retrait de la RLS, jugée inefficace ;
- dotation de 700 millions d’euros au Fonds national des aides à la pierre pour relancer la production et la rénovation ;
- respect des engagements de l’État sur le NPNRU et préparation d’un nouveau programme de renouvellement urbain.
L’Union sociale pour l’habitat appelle aussi à une loi de programmation pour le logement, afin de donner une vision de long terme à cette politique publique. Et la résolution avertit : « Lorsque l’État ne se donne pas les moyens de répondre à la crise du logement, il alimente un sentiment d’injustice dont se nourrissent démagogues et populistes. »
8 leviers d’action pour agir
La résolution structure son message autour de huit priorités : accueillir les ménages en attente, construire des logements accessibles et durables, réhabiliter le parc existant, corriger les inégalités, gérer avec proximité, innover, planifier au-delà des contraintes budgétaires annuelles, et enfin s’engager aux côtés des élus locaux.
À l’approche des municipales de 2026, le Mouvement interpelle directement les candidats : il s’agit de faire du logement social « non pas un problème, mais un levier d’action », et de devenir des « maires bâtisseurs ». Le PLF 2026 sera ainsi un premier test de la volonté de l’État, avant que les collectivités locales n’aient à leur tour à se positionner sur cet enjeu central.